Armand Diangienda – appelé aussi Papa Armand ou « Maestro » – est le petit-fils de papa Kimbangu qui a fondé le Kimbanguisme (la troisième religion au Congo). Mais il est surtout connu en tant que fondateur et chef d’orchestre de l’Orchestre Symphonique Kimbanguiste.

En quinze ans, ce pilote d’avion de formation a en effet réussi le formidable pari de créer le premier orchestre symphonique du continent africain sans aide et pratiquement sans moyens.


Qui plus est dans une région du monde et dans un pays où la musique classique est quasi inexistante et inconnue. Armand Diangienda n’avait lui-même jamais été dans une école de musique, ni étudié le solfège. Aujourd’hui, en total autodidacte, il maîtrise la direction d’orchestre et la composition, et touche à presque tous les instruments de musique classique et moderne. L’aventure a débuté en 1994 lorsqu’il a recruté parmi les fidèles de l’Eglise kimbanguiste des musiciens néophytes volontaires, à qui il a fabriqué des instruments avec les moyens du bord et enseigné les bases de la musique classique. Et qui en quelques mois, avec la chorale kimbanguiste, ont réussi à maîtriser des œuvres telles que la 9e Symphonie de Mozart ou Carmina Burana de Carl Orff.


Une réussite et un parcours époustouflants ! Son objectif, largement rencontré, était de montrer que les Africains pouvaient se prendre en main et réussir les paris les plus fous, particulièrement dans son pays ravagé par la guerre civile, le chômage et la corruption. Ce parcours est admirablement bien retracé et raconté dans le formidable documentaire « Kinshasa Symphony » (de Claus Wischmann et Martin Baer) qui leur est consacré, et qui a connu un grand succès en Europe.

Ce qui a grandement contribué au succès de l’OSK, qui se produit depuis lors régulièrement en concert à Kinshasa.