Population : 453 941 hab. (2015); Superficie :101 295 km²

La formation de Kindu ne peut être dissociée des mouvements migratoires qui se sont produits dans la province du Maniema. La ville de Kindu est peuplée d’une population hétérogène ayant suivie les trois mouvements migratoires du XV siècle qu’a connu la province.
Les migrations venues de l’Est ont vue des populations d’origine bantoue occuper le Nord et le centre de la région. Il s’agit des Balega, Balengola, Bakumu-Babira et Wasongola orientaux qui se sont métissés avec les pygmées qu’elles y trouvèrent.
Les migrations venues de l’Ouest et du Nord ont concernées les Mongo (Bakela, Bamelo, Bakusu, Bahombo, Ankutshu, Basongo-Meno, Bakela, Bambelo, Bakutu, Nkunda, Ekonda, Baluba et Balubaïse).
Les migrations venues du Sud comprennent les Basonge, Wazura, Wagenia, Balungu, Mamba, Kasenga, Nonda, Bakwange, Wazimba, Babuyu, Bangubangu, Banyamikebwe, Bahemba, Wazura et Bahombo.
C’est vers 1860 que les commerçants Arabe-swahili s’installent d’abord à Nyangwe et créent plus tard d’autres sites de transit pour le commerce de l’ivoire et d’esclaves, apportant ainsi à la région, la culture Swahili: religion musulmane, mode d’habillement, architecture et pratiques agricoles et laissant un vestige important : le chemin de la caravane, qui jadis permettait aux Arabes d’acheminer de l’or et de l’ivoire en direction de Zanzibar et Udjidi à travers le Lac Tanganyika.
De nos jours, les pratiques de l’Islam sont toujours respectées à Kindu et des vestiges de la présence arabe sont toujours visibles à travers les ruines d’anciennes constructions comme les mosquées faisant de Kindu, un poste avancé de l’Islam en pleine forêt équatoriale.
Ces grands mouvements migratoires ont permis à la ville de se développer à partir d’un petit village de pécheurs, de la tribu Wasongola, dénommé Kindo (expression qui signifie bruits de pas), du nom de la petite rivière qui le traverse.
Ce développement a été accentué pendant la période coloniale, lorsque le Baron Édouard EMPAIN, (Beloeil , 20.09.1852 – Woluwé , 22.07.1929), collabora avec le roi Léopold II au développement économique du Congo, notamment par la création de la Compagnie des chemins de fer des Grands Lacs africains et de ports. Ce partenariat a permis la création, à Kindu, d’un port et d’une gare, reliant Kindu, par voie ferrée au Katanga et par voie maritime à la Province orientale. Ces deux infrastructures ont permis le désenclavement de Kindu et cela a entraîné un afflux de population vers la zone. C’est ainsi que Kindu est désigné chef lieu du district du Maniema (district de la province du Grand Kivu avec Kindu comme chef lieu de district et Bukavu comme Chef lieu) et est communément appelé » Kindu port Empain.

DONNÉES GÉOGRAPHIQUES
La ville de Kindu est le chef-lieu de la province du Maniema, une jeune ville urbano-rurale de 28 ans, si on la compare à d’autres anciennes villes ; elle a été créée par l’ordonnance n° 88-176 du 15 novembre 1988, la quelle ordonnance a créé aussi la province du Maniema.
Elle est composée de trois communes dont la commune d’Alunguli, celle de Kasuku et la commune de Mikelenge. La ville compte 9 quartiers (trois par commune)

CLIMAT
Le territoire a un un climat de type tropical avec deux saisons (saison pluvieuse et saison sèche) avec une température variant entre 23°C et 35°C

HYDROGRAPHIE
La ville est traversée par le majestueux fleuve Congo avec quelques petits affluents à la rive gauche comme à la rive droite : les rivières Mikonde, Misubu, Muchado, Mangobo,Kamabala et Kamikunga à la rive droite ainsi que Mikelenge, Mukoloshi, Makopo, Lwandoko, Canon, Rukukuye et Ngwangwata à la rive gauche.

VÉGÉTATION
Sa végétation est très variée, mais l’on y trouve surtout des arbres fruitiers et d’autres arbres plantés dans la ville. Les blocs ruraux sont en partie couverts pas une brousse où se pratique l’agriculture.

SOL
Son sol est argilo-sablonneux et sablo-argileux

PARTICULARITÉS ET RICHESSES DE LA VILLE
La ville de Kindu est une jeune ville urbano-rurale de 28 ans, si on la compare à d’autres anciennes villes. Elle est traversée par le fleuve Congo et ses richesses particulières sont les matériaux de construction (moellon, sable et briques cuites) qui sont disponibles. Elle a une autre particularité d’inclure des blocs ruraux où se pratiquent l’agriculture, l’élevage et la pêche.

DONNÉES CULTURELLES
La ville de Kindu est dominée par quatre grands groupes ethniques dont le Balega estimés à 30%,
les Bakusu à 15 %,
les Bazimba à 20%,
les Basongola (groupe autochtone) à 10%,
et les Babangubangu à 10%.
Les autres groupes dont les Bakumu, les Batoka Kasongo (Banyenonda, Bazula, Banyakasenga, Basonge, …) et les autres groupes ethniques et ceux vénus des autres provinces représentent 15% de la population.
Quatre grands groupes religieux dominent la ville : les catholiques, les musulmans, les protestants et ceux des églises de réveil. Les croyants dans les églises de réveil sont en forte progression dans la ville.

LANGUES PARLÉES DANS CETTE VILLE
1 Kiswahili 99%
2 Lingala 20%
3 Kikusu 15%
4 Kilega 10%
5 Kizimba 10%
6 Kisongola 05%
7 Kibangubangu 03%
8 Autres langues 10%
Les proportions ici avancées sont une estimation du service de l’état civil de la mairie car aucun dénombrement n’a été réalisé à ce jour. Une personne peut parler deux ou trois langues (dialectes).

PRINCIPALES ACTIVITÉS
Agriculture
Commerce
Travail salarié
Pêche
La majorité de la population de la ville de Kindu est agricultrice.
L’agriculture se pratique dans des blocs ruraux comme Nkundu, Kyamisege, Misenge, Misekwa, Kepala, Libenga,…. Les autres agriculteurs quittent la ville pour les villages environnant la ville de Kindu. Aucune statistique n’est disponible à l’inspection urbaine de l’agriculture pour renseigner sur la production agricole et du poisson dans le fleuve Congo. Ceux qui se donnent au commerce viennent en deuxième position avant ceux exerçant un travail salarié et les pécheurs. La plupart de ceux qui exercent le commerce le fait à l’informel.

SITUATION ÉCONOMIQUE
Principaux opérateurs économiques
4697 opérateurs économiques dont 4627 patentés et 70 seulement ayant le RCCM (le nouveau registre de commerce selon la loi OHADA) à en croire le rapport annuel 2015 du bureau urbain de l’économie.
Principales activités des opérateurs économiques
Importation et vente des produits manufacturés et hydrocarbures ;
Achat et exportation des produits miniers (or, cassitérite et wolframite) ;
Vente des produits pharmaceutiques ;
Production des services : hôtellerie, transport aérien (agences de transport aérien), transport maritime,…
Principales activités des PME/PMI
Commerce de gros et de détail des produits manufacturés ;
Transport intra-urbain ;
Extraction des matériaux de constriction ;
Artisanat (atelier de couture, atelier de menuiserie, atelier de réparation moto et vélo, ajustage,…)

PRINCIPAUX PRODUITS AGRICOLES
Le manioc
Le riz
Le maïs
La banane
L’arachide
L’agriculture se pratique dans des blocs ruraux de la ville (Misenge, makopo, Milanga, Lwabondo, Misekwa,…) mais aucune donnée chiffrée sur la production n’est disponible à l’inspection urbaine de l’agriculture.

PRINCIPAUX PRODUITS NON AGRICOLES
Sable
Moellon
Briques cuites
Poisson
Les mobiliers
Principales sources d’énergie
Le bois (la braise)
L’électricité
L’énergie solaire
Bien que la ville soit alimentée par le courant électrique du barrage de Rutchirukuru (101 Km) dans le territoire de Pangi (un barrage de l’ex- SOMINKI construit pour alimenter l’usine de traitement de la cassitérite et les maisons des agents et cadres de la société à Kalima et ses environs), la grande partie de la ville n’y a pas accès (seulement 5.559 abonnés parmi lesquels 3.444 sont effectivement desservis en électricité contre près de 90.788 ménages que compte la ville) ; ce qui fait que la majorité de la population utilise la braise. L’énergie solaire et le pétrole sont utilisé surtout dans des maisons d’administration et maisons de commerces ainsi que dans des ménages ayant un revenu consistant pour suppléer au déficit énergétique dans la ville.

SITUATION SANITAIRE
Nombre d’hôpitaux 5
Nombre de centre de santé 75

ÉDUCATION
Enseignement primaire et secondaire
Écoles primaires 181
Écoles secondaires 141

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET UNIVERSITAIRE
Universités 5
Instituts supérieurs 14

ACCESSIBILITÉ DE LA VILLE
Routes Oui
Voies aériennes Oui
Biefs navigables Oui
Train Oui
Les véhicules qui quittent Bukavu atteignent aujourd’hui la ville de Kindu par route en passant par Namoya et Kasongo. Les populations des territoires de Kailo, Pangi (Kalima), Kibombo accèdent dans la ville à partir de la route. Les bateaux et baleinières quittent Ubundu (province de la Tchopo) en aval du fleuve Congo jusqu’à Kindu. Les pirogues motorisées quittent Kasongo-rive en amont jusqu’à Kindu. La ville de Kindu est reliée à celle de Kalemie et de Lubumbashi par voie ferrée. Un aéroport national permet de relier la ville de Kindu à celles de Goma, Kisangani et Kinshasa avec la compagnie Congo Airways. Au cours de l’année 2015, le nombre des passagers embarqués à partir de l’aéroport de Kindu est de 12537 contre 12097 personnes arrivées à partir de cet aéroport; 4079,464 tonnes de cargo sont arrivés contre 85,535 tonnes embarqués à partir de cet aéroport.

RÉSEAUX DE COMMUNICATION
Africel Non
Airtel Oui
Orange Oui
Tigo Oui
Vodacom Oui
Un jardin zoologique (dénommé parc de la modernité), si petit soit-il a été ouvert dans la ville de Kindu ayant en son sein le serpent Boa, le Clairon, le Porc-épic, le pangolin, le singe, la tortue de terre.…

ESPÈCES PHARES DE LA FAUNE
Le Boa, serpent de la forêt qu’on peut voir dans le parc de la modernité de Kindu (jardin zoologique)

ESPÈCES PHARES DE LA FLORE
Rien à signaler

SITUATION SÉCURITAIRE
La ville de Kindu est à ce jour calme en dépit de quelques cas sporadiques de vol simple et vol à main armée.

OPPORTUNITÉS DE DÉVELOPPEMENT
La ville de Kindu, étant traversée par le fleuve, dispose des eaux capables de produire le courant électrique, un investissement qui peut avoir des effets d’entrainement. Les usines pourront être installées, l’emploi rendu disponible, le prix des produits de première nécessité pourra baisser au niveau du pouvoir d’achat de la population et booster ainsi le développement de la ville. Etant l’unique ville de la province du Maniema et considérée comme centre d’approvisionnement de tous ces milieux ruraux, la réhabilitation de la voie ferrée pour permettre la fluidité de transport entre Kindu et Lubumbashi (aussi Kindu Kalemie), la réhabilitation des routes Kindu-Namoya-Uvira et Kindu-Punia pourront permettre la ville de Kindu de se connecter avec le reste du monde ; c’est-à-dire avec les pays limitrophes pour facilité l'importation des biens non disponibles. En fin, la ville s’étant étendue ces cinq dernières années, le financement de l’office de voirie et drainage pour urbaniser les blocs de nouveaux lotissements ferrait de la ville de Kindu une de grandes villes de la République démocratique du Congo.
Source : Cellule d'Analyses des Indicateurs de Développement (CAID)
- Le Gouvernement Provincial du Maniema.